Psyconfusion : Pourquoi autant de noms? Lequel choisir? Est-ce que cela compte vraiment?

Psyché Quoi?
Si vous vous intéressez aux substances qui vous aident à explorer l'expansion de votre conscience, vous avez probablement entendu différents termes pour les désigner : Psychédéliques, Enthéogènes, Hallucinogènes, Psychotropes, etc... Mais que signifient ces termes exactement, et quand est-il préférable d'utiliser l'un plutôt que l'autre ? Cet article vous apporte un peu plus de clarté sur le sujet.
Il faut savoir qu’il existe autant de noms pour les psychédéliques qu’il existe des substances en soi… Bon, j’exagère peut-être un peu… Mais presque pas! Et la façon dont on va les désigner va dépendre de nombreux facteurs.
Pour mieux comprendre le fond et la sémantique du sujet, examinons de plus près cet extrait du livre « DMT la molécule de l'esprit » du Dr Rick Strassman, M.D.
“Et puis, il y a la drogue. D'abord, qu'appelons-nous ainsi ?
Même parmi les chercheurs, il y a peu d'accord sur ce point crucial. Certains n'utilisent même pas ce terme, préférant molécule agent, substance, remède, ou sacrement.
Même si nous acceptons de l'appeler drogue, elle a un grand nombre de noms : hallucinogène (produisant des hallucinations), enthéogène (générant le divin), mysticomimétique (imitant les états mystiques), onirogène (produisant des rêves), phanérothyme (produisant des sentiments visibles), fantasmagorisant (stimulant l'imagination), psychodysleptique (troublant le mental), psychotomimétique et psychotogène (imitant ou produisant la psychose, respectivement), et psychotoxine et schizotoxine (un poison causant psychose ou schizophrénie, respectivement).”
Donc comme vous pouvez le constater il existe des nombreuses apellations que les gens utilisent pour faire référence à ces substances et elles vont dépendre de différents facteurs tels que votre vision du monde. Par exemple Peut être avez vous grandi dans un milieu où ces substances étaient vraiment tabous et qu’on vous racontait que des histoires d’horreur, alors vous allez peut être les appeler “drogues hallucinogènes ou pire des psychotoxines”. Mais si vous avez grandi dans une culture où ces substances étaient utilisés comme sacrées et dans un contexte de guérison, vous allez plutôt les apeller enthéogènes, Sacraments, plantes maîtresses, etc.
Un autre facteur important est la nature de la substance et ses caracteristiques, par exemple toutes les Psychédéliques d’origine synthétique entrent dans la catégorie de Psychédeliques mais pas d'enthéogènes, puisqu'ill n'existe pas de cérémonie de LSD ou de MDMA et il n'y a aucune pratique ancestrale liée à ces substances. Donc je ne vais pas apeller le LSD un enthéogène.
Finalement il y a la relation que vous avez avec ces substances ou la relation que vous avez envie de vous créér avec celles-ci. Personnellement je n'utilise jamais le terme “hallucinogène” pour les designer car il vient du mot "hallucination", ce qui suggère une perception erronée de la réalité, mais il existe des nombreux témoignages de personnes dont l’expérience semble être plus réelle que ce que nous appelons le monde réel (physique), y compris des prémonitions précises, des messages visionnaires, des projections astrales, la télépathie et autres expériences de nature multidimensionnelle, spirituelle ou mystique. Donc, qui suis-je pour dire: “Ce ne sont que des hallucinations”. J’évite aussi le terme “drogue” il est trop vaste et porte souvent une connotation négative. Lorsque vous buvez votre café le matin est-ce que vous appelez ça une drogue? Pourtant la cafféine est considérée comme une drogue. Dans le milieu scientifique On appelle « drogue » toute substance psychotrope ou psychoactive qui perturbe le fonctionnement du système nerveux central (sensations, perceptions, humeurs, sentiments, motricité) ou qui modifie les états de conscience. Ça reste une drogue douce, mais on l’appelle café parce que ça nous mets dans un état d’esprit différent quand on le consomme et il y a une relation de respect qui se créé. Lorsque vous prenez un médicament l'apellez vous médicament ou drogue? Pourquoi cela serait-il différent lorsque l'on parle de substances qui ont eu des résultats prometteurs en terme de traitements des traumas et de la dépression parmis des nombreux autres bienfaits? Et bien le nom que vous allez utiliser pour vous référer aux enthéogènes va directement influencer votre expérience avec celles-ci.
Choisissez En Conscience
Le choix du terme dépend du contexte et du message que vous souhaitez transmettre. "Psychédélique" est aujourd’hui le plus utilisé, notamment pour parler de leur applications en thérapie et l'exploration de la conscience. "Enthéogène" reste le terme préféré pour décrire leur usage cérémoniel et chamanique, tandis que "hallucinogène" est plus utilisé dans les milieux scientifique, médical ou policier par exemple.
Quel que soit le terme que vous choisissez, l'important est de le faire en ayant conscience de ce que cela implique et comment il peut influencer votre perception et celle de la société. J'irais même jusqu'à dire que le nom que vous donnez à ces substance aura une influence sur l'expérience directe que vous auriez avec celle-ci.
“Cet examen du nom n'est pas futile. S'il y avait l'unanimité quant à l'estimation de ce qu'un psychédélique est ou fait, il n'y aurait sûrement pas tant de noms pour la même drogue. La multitude d'étiquettes reflète le débat bien enraciné, et toujours actuel, au sujet des drogues psychédéliques et de leurs effets.
Les scientifiques reconnaissent rarement l'importance du nom qu'ils donnent aux psychédéliques, bien qu'ils sachent avec quelle puissance la nature de ce à quoi on s'attend modifie l’effet de la drogue.”Dr.Rick Strassman, M.D - DMT La molécule de l'esprit (p.30)
Je tiens à souligner l’importance de cette dernière phrase. Il est crucial, avant de nous lancer dans une expérience avec les enthéogènes ou toute autre substance psychédélique, de choisir soigneusement le nom que nous voulons utiliser pour les désigner, car cela aura un impact considérable non seulement sur notre relation avec la plante, mais aussi sur l’expérience que nous allons vivre lors d’une cérémonie de plantes sacrées ou d’une thérapie assistée par psychédéliques.
Alors…Quels noms j’ai choisi?
Comme le Dr Strassman, je préfère utiliser le terme « psychédéliques » plutôt que « hallucinogènes » pour désigner toutes les substances qui induisent un état de conscience élargi, et “Enthéogènes” pour parler des usages traditionnels, chamaniques et sacrés des plantes et autres substances naturelles telle que l’Ayahuasca, le Peyotl, le Bufo Alvarius ou encore les Champignons Psilocybine. Je vais aussi employer les termes "plante maîtresse" et "Sacrement".
La prochaine fois que vous aller parler de ces substances portez une attention particulière aux noms que vous utilisez pour les designer. Ce détail en apparence anodin peut avoir un impact considérable non seulement sur votre entourage mais votre relation et votre expérience avec celles-ci.